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Les poésies de Paul Fort

Puisqu'il faut toujours que l'on parte...

La femme est aux varechs, l'homme est à la guyane,et la petite maison est seule tout le jour.

Seule ? Mais à travers les persiennes vertes, on voit luire dans l'ombre comme une goutte de mer.

Quand le bagne est à l'homme, la mer est à la femme, et la petite maison auchat borgne tout le jour.


Sur la mer blanche de colère, par cette blanche nuit de neige, les barques plongent, aux arpèges de la rafale et de la mer

Les barques portent leur linceul, où veille seul un falot rouge ; la mer et le ciel, autour d'elles, c'est comme leur tombeau qui bouge.

Et rien nne penserait revivre si la neige ne s'éclairait, pas larges ondes de tons ivres, des signes lumineux des grèves.

Un mousse rêve au sol natal, à ses doux soirs de l'été passé, sous la corbeille orientale des beaux rayons entre-croisés.


- Puisqu'il faut toujours que l'on parte, pourquoi tant m'adorer, maman ? Plus que pour toi t'aurais d'la peine, si tu savais les choses ainsi : Mort en mer... et en l'adorant.

- Puisqu'il faut toujours que tu partes, qui donc t'aimerait, mon cher fils ? Plus que pour moi j'aurai d'la peine, quand je saurai les choses ainsi : Il est au ciel, je suis ici.